22 Juillet 2015
Le modèle Effort-Récompense de Siegrist, est l’un des modèles majeurs dans la compréhension des mécanismes de stress au travail.
La période récente a été marquée par la mondialisation des échanges et l’intensification induite des conditions de travail. La charge mentale liée au travail s’est ainsi significativement accrue, dans un contexte de montée en puissance de la flexibilité et de la précarité.
Dans un tel contexte, les effets de l’évolution du travail sur la santé des salariés sont devenus de plus en plus éloquents et il est apparu nécessaire de mettre en place un modèle théorique éclairant, permettant à la fois de fournir des explications sur les liens entre le travail et la santé mais aussi d’éclairer à l’aide d’éléments scientifiques des faits pour mieux agir et prévenir le mal-être croissant des salariés
Trois principaux modèles scientifiques ont ainsi vu le jour, notamment le modèle Effort-Récompense de Siegrist, majeur dans la compréhension des mécanismes de stress au travail.
Johannes Siegrist, né en 1943 en Suisse, est sociologue de formation. Il a été professeur de sociologie médicale à la faculté de Médecine de l’Université de Düsseldorf jusqu’en 2012. Il est mondialement connu pour ses recherches sur le stress au travail et sur les inégalités sociales de santé.
Le modèle « déséquilibre effort / récompense » proposé par Siegrist à la fin des années 80 repose sur le constat qu’une situation de travail peut prendre appui sur une combinaison d’efforts élevés et de faible reconnaissance de cet effort, amenant une série de réactions pathologiques sur les plans émotionnel et physiologique.
Ce modèle explicatif s’applique à un vaste éventail de situations de travail et principalement aux groupes exposés aux changements socio-économiques rapides ou au chômage structurel.
L’effort élevé peut provenir de deux sources :
La récompense est envisagée sous trois axes :
A travers ce modèle, le concept de « réciprocité sociale » est majeur, c’est-à-dire la possibilité d’avoir accès à des avantages considérés comme légitimes compte tenu de l’effort fourni au travail.
L’existence de tels déséquilibres peut résulter de facteurs divers, Siegrist en liste trois principaux :
Le constat d’un tel déséquilibre, le manque de reconnaissance et leur inscription dans la durée ont un effet sur la dégradation de l’estime de soi. Ces facteurs peuvent amener, selon les résultats des études menées par Siegrist, des conséquences graves en matière de santé, parmi lesquelles la survenue de maladies cardio-vasculaires, les troubles dépressifs ou encore les maladies artérielles.
Aujourd’hui, de nombreuses stratégies d’intervention sont mises en place dans les entreprises afin d’atteindre davantage d’équilibre. Elles suivent deux axes principaux :
Le modèle effort / récompense de Siegrist est puissant pour comprendre et agir au niveau organisationnel, managérial et individuel.
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Clémence RUELLE
Consultante psychologue du travail - STIMULUS
http://www.editions-tissot.fr/actualite/droit-du-travail-article.aspx?secteur=ST&id_art=6766&titre=Le+mod%C3%A8le+Effort+R%C3%A9compense+de+Johannes+Siegrist+%3a+de+l%E2%80%99%C3%A9vidence+scientifique+%C3%A0+la+pr%C3%A9vention+dans+les+entreprises