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17 Mars 2015
Le climat est très tendu à Argenteuil (Val d’Oise) depuis la diffusion sur France 2, le 2 mars, d’un reportage sur les mesures mises en place par le « cost killer » recruté comme DGS, Harold Matysen (ex-consultant du cabinet Michel Klopfer), par le nouveau maire (UMP) Georges Mothron.
« Certains agents ont appris à la télévision la suppression de leur poste », s’insurge Jean-Baptiste Trouillet, représentant Snuclias-FSU. Le 13 mars, un mouvement social lancé par tous les syndicats de la ville (CFDT, CGT et FSU) aurait rassemblé plus de 300 agents selon les organisateurs.
400 emplois non renouvelés - La situation financière de la ville est très préoccupante. « Notre budget en investissement a été suspendu par la chambre régionale des comptes. Nous avons dû prendre des mesures drastiques », résume Mathieu Seguran, directeur de cabinet. D’ici fin 2016, 400 emplois de contractuels ne seront pas renouvelés, sur un total de 2 500 agents. 160 suppressions ont été réalisées en 2014, et un total de 115 sont prévues pour 2015.
Le combat d’Argenteuil pour éviter la mise sous tutelle
Sanctions disciplinaires - Des sanctions disciplinaires vont également être prises. « Lors de son discours de vœux, le maire a clairement indiqué que pour les agents qui se remettront au travail, il n’y aura pas de problème », rapporte le directeur de cabinet.
Lors du mouvement social de vendredi, les manifestants « ont forcé les portes de la mairie et ont finalement pu être reçus par le DGS. Ce dernier ne lâchera rien. Il a une feuille de route budgétaire à suivre », rapporte Pascal Videcoq, représentant CGT.
La direction générale des services, devant les agents en grève.
« Les habitants et les agents d’Argenteuil ne doivent pas payer pour l’ancienne gestion de la ville, ni pour la baisse des dotations. Les dépenses de personnels ne sont pas les seuls éléments sur lesquels intervenir », insiste Jean-Baptiste Trouillet.
Emblématique - Des représentants nationaux se sont également rendus à la manifestation du 13 mars. « Le cas d’Argenteuil pose des questions qui sont emblématiques de la période actuelle. La baisse des dotations a de plus en plus d’effets sur le vécu des agents », souligne notamment Baptiste Talbot, secrétaire général de la CGT Services publics.
Le mouvement social va se poursuivre. « Notre mobilisation sera également très forte le 9 avril, où une journée d’action interprofessionnelle est organisée au niveau national », explique Pascal Videcoq. A la ville, Mathieu Seguran indique que d’autres mesures permettant de dégager 5 millions d’euros d’économies en 2014, et 4,4 millions en 2015, ont également été prises, telles que la baisse des dépenses de communications, de subventions, la suppression de cérémonies et fêtes, etc.
La gazette des Communes